Aujourd’hui, je vais aller un peu à contre-courant parce que je veux expliquer les méfaits de la « sur-diversification » d’un portefeuille d’actions cotées en Bourse. Laissez-moi utiliser les paroles du célèbre Warren Buffett pour illustrer mon point: “Diversification is protection against ignorance. It makes little sense if you know what you are doing.”

Cette citation ne signifie pas que le concept de diversification ne fonctionne pas ou que la théorie derrière cette pratique n’est pas valide. En fait, oui un portefeuille diversifié est moins risqué parce que vous ne misez pas tout sur quelques entreprises spécifiques, évitant ainsi de mettre tous vos œufs dans le même panier. Par contre, si vous diversifiez tellement votre portefeuille que vous vous retrouvez à acheter des actions de plus d’une cinquantaine de sociétés dans différents secteurs d’activité, rendu là il pourrait être plus efficace d’investir directement dans un FNB indiciel.

En effet, bien qu’il soit prouvé que la diversification permet de réduire concrètement le risque global de votre portefeuille, elle limite également votre potentiel de gains. C’est logique: les pertes sont compensées par les gains mais les gains sont tout aussi contrebalancés par les pertes. Autrement dit, plus votre portefeuille est grandement diversifié, plus il aura tendance à suivre de près la performance générale de l’indice de référence. Si votre objectif n’est pas de surpasser le marché, il serait plus facile d’acquérir des actions du FNB de Vanguard VFV.TO qui reproduit le rendement de l’indice S&P 500. Cet indice boursier, étant composé des 500 plus grandes entreprises aux États-Unis, vous fournit une diversification adéquate du marché américain sans que vous ayez à déterminer dans quel stock vous devriez investir.

À noter que, peu importe le nombre de différentes actions qui font partie de votre portefeuille, vous ne pouvez jamais éliminer 100% du risque. La diversification sert à réduire votre exposition aux risques liés à une entreprise précise, néanmoins, elle ne permet pas de vous protéger contre le risque inhérent aux marchés financiers. C’est ce qu’on appelle le risque systématique et on parle ici des risques provenant de l’économie, des taux d’intérêts, des taux de change ou de tout autre évènement imprévisible qui peut affecter l’ensemble du marché.

Donc, comment faire pour réussir à dégager un rendement qui surperforme l’indice de référence? La réponse est simple: il faut limiter le nombre d’entreprises dans lesquelles vous investissez. Un portefeuille concentré est composé d’un nombre restreint de stocks et, par définition, est considéré comme étant plus risqué. Par contre, posez-vous la question: est-ce que c’est vraiment plus risqué d’investir dans 20 entreprises que vous avez pris le temps de comprendre ou d’investir dans 100 compagnies que vous ne connaissez pas? Évidemment, la logique derrière cette approche c’est que l’investisseur doit effectuer les recherches et les analyses nécessaires pour bien évaluer la société avant d’en devenir l’actionnaire.

Au final, il faut réaliser qu’au-delà d’environ 20 titres qui ne sont pas corrélés les uns avec les autres, la diversification perd de son efficacité par rapport à la réduction du risque de votre portefeuille. De plus, comme je l’ai déjà dit, si vous êtes sur-diversifié, vous allez obtenir un rendement qui aura peine à battre la performance passive du marché. Dans un tel cas, tous les efforts et le temps liés à la création de votre propre portefeuille n’ont pas de raison d’être. Si vous voulez un rendement dans la moyenne, optez plutôt pour un fonds indiciel. Autrement, pour obtenir de meilleurs résultats, vous devrez faire vos devoirs d’investisseur et sélectionner vos actions de façon méticuleuse.